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Par Pedro Torres | Revue Adventiste, février 2023

Hensley M. Moorooven a été élu sous-secrétaire de la Conférence générale (CG) en avril 2018. Il assure la liaison avec la Division du Pacifique Sud et la Division de l’Afrique australe et de l’océan Indien. Ses principales responsabilités comprennent la supervision de la Constitution et des Règlements de travail de la Conférence générale. Il est en charge des ordres du jour et des procès-verbaux de la session de la Conférence générale, du Concile annuel, du Concile de printemps et des autres réunions administratives.

Le pasteur Moorooven est titulaire d’une licence en théologie de l’université adventiste d’Afrique centrale au Rwanda et d’une maîtrise en leadership de l’université adventiste d’Afrique au Kenya. Originaire de l’île Maurice, il a servi à la Réunion, à Madagascar, au Zimbabwe et en Afrique du Sud, avant de rejoindre la Conférence générale, aux Etats-Unis.

Il sera le deuxième orateur spirituel à l’Assemblée générale ordinaire (AGO) de l’Union franco-belge (UFB), du 5 au 8 mai 2023, qui a lieu tous les 5 ans. La prochaine AGO se déroulera au Campus adventiste du Salève, à Collonges.

Q. Tout d’abord, je vous remercie de nous accorder votre temps. Il y a quatre ans, vous avez été nommé sous-secrétaire de la Conférence générale. Que fait le Secrétariat et quels sont les défis auxquels vous devez faire face d’une manière plus ou moins régulière ?

Hensley : Merci pour votre invitation.

L’Église adventiste du septième jour fonctionne avec trois départements administratifs qui sont la présidence, le secrétariat et la trésorerie. Pour m’assurer que nos lecteurs comprennent le travail du secrétariat, je prendrai la voiture comme métaphore.

Le président est comparable au chauffeur du véhicule. Il connaît la direction. Le trésorier, puise qu’il gère l’argent, s’occupe du carburant. Vous pouvez avoir un très bon conducteur, le plein de carburant mais si votre voiture n’est pas en état de marche, vous n’irez nulle part. Le secrétariat s’assure que tout le mécanisme de la voiture fonctionne parfaitement. Ce mécanisme implique les règlements, les procédures, les protocoles etc. de l’administration de l’Église. Ainsi vous avez un véhicule qui peut « accomplir sa mission ».

Puisque mes fonctions consistent en l’aspect technique et administratif de la mission de l’Église sur le plan mondial, un des défis de mon travail exige que je garde constamment le monde en perspective dans la rédaction de tous documents administratifs. Il faut constamment garder à l’esprit les différents contextes, cultures, normes légales et juridiques qui diffèrent de pays en pays. Cela n’est pas toujours une tâche aisée.

Q. Quelle est la perception de la Conférence générale au sujet de l’église en Europe, ou plus précisément de la francophonie européenne ?

Hensley : Même si seulement 4,3% de l’effectif total des membres de l’Église parle Français, cette langue est tout de même utilisée dans sept des treize divisions du monde. Elle est donc très répandue contrairement à d’autres langues qui peuvent être plus localisées. De ce fait, la Conférence générale est très sensible aux besoins de la francophonie en général ainsi que de la francophonie européenne. Voilà pourquoi elle a mis en place un comité spécial chargé du développement des media francophones réunissant les dirigeants de tous les territoires francophones. Par ailleurs, il faut noter que la majorité du matériel produit par les départements de la Conférence générale existent le plus souvent dans les 4 langues majeures dont le Français. Un autre exemple : celui du département de la Communication de la Conférence générale qui développe une antenne française de Adventist News Network. Grâce à l’internet, un membre d’église où qu’il soit, n’a aucune limite géographique pour accéder aux nouvelles de l’Église mondiale. En revanche, sa seule barrière risque d’être la langue. Ceci explique l’intentionnalité de ce département de présenter des nouvelles, notamment en Français.

Enfin, la présence de deux administrateurs de la Conférence générale à votre AGO est une façon d’exprimer notre soutien sincère dans la continuité de vos efforts.

Q. Vous avez une vision plus élargie de l’Église mondiale. Comment voyez-vous l’église ici en Europe, et plus précisément, dans la francophonie européenne ?

Hensley : Je suis conscient des défis que rencontre l’Europe avec la sécularisation et le poste modernisme par exemple. Je m’abstiendrai donc de comparer la croissance de l’église en Europe avec celle dans d’autres parties du monde. Je sais personnellement que des pasteurs d’églises, des anciens, des membres, jeunes et vieux témoignent sincèrement par leur style de vie chrétien qui impacte positivement leur entourage. Leur influence a amené des personnes à étudier la Bible et même à s’engager pour le Christ. Même durant la pandémie de COVID, l’église francophone n’a pas cessé de poursuivre sa mission et les efforts ont porté du fruit.

Q. Quelles sont les attentes de votre prochaine visite à l’AGO de l’UFB ?

Hensley : Avant toute chose, grâce à une préparation spirituelle individuelle en amont, je souhaite que tous les délégués présents soient baptisés de la présence du Saint-Esprit ; que toutes décisions prises et que toute la planification baignent dans une atmosphère de prière.
Je souhaite aussi voir une stratégie d’évangélisation établie afin de répondre aux besoins de la société une fois que l’Église les aurait clairement identifiés. Cette stratégie peut prendre la forme de projets très divers utilisant des méthodes adaptées au contexte et aux particularités du terrain, et auxquelles les populations y répondront.

Q. Pourriez-vous avancer quelques mots d’encouragement aux membres d’église dans le territoire de l’UFB, avant votre visite ?

Hensley : Quand je constate le défi d’atteindre la population de l’union franco-belge avec le message de l’évangile, je ne peux m’empêcher de penser à l’histoire de Gédéon. Trois cents soldats seulement contre 135.000 Madianites ? Cela faisait 1 Israélite pour 450 Madianites. La victoire relève de l’impossible. Pourtant nous connaissons la fin de l’histoire !

La leçon est claire : c’est Dieu qui nous envoie et puisque cette conquête est la sienne, la victoire ne dépend pas du nombre. Ne baissons pas les bras, poursuivons nos efforts, Dieu a seulement besoin du cœur sincère des serviteurs désireux de faire sa volonté. Lui-même se chargera de la victoire !

Que le Seigneur continue de le bénir, lui et son ministère, dans cette responsabilité de sous-secrétaire. Nous le verrons bientôt, en mai, à Collonges.