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Par Beersheba Maywald-Jacob | Adventist World, mai 2023

Ça semble tellement invraisemblable ! Avez-vous déjà reçu une réponse semblable d’une personne que vous espériez encourager ? Ou de quelqu’un que vous vouliez réconforter ? En ce qui me concerne, je n’étais pas prête du tout à répondre à ça. Comme je ne savais que dire, je me suis bornée à écouter tout en me demandant si ce que j’avais dit était, somme toute, exagéré.

Au cours des derniers mois, j’ai beaucoup apprécié l’échange avec mes collègues étudiants en Ukraine. J’ai, en effet, le privilège de leur enseigner l’anglais en ligne dans le cadre de ma bourse d’études à AIIAS. Les cours d’anglais de niveau 2 ont commencé en ligne en août 2022. Mes étudiants espéraient qu’ils pourraient les continuer en présentiel dans quelques mois. Mais la paperasserie a traîné, et leur espoir d’aller à AIIAS a commencé à s’évanouir. Au début des cours, j’avais cinq étudiants. Mais en novembre, il ne m’en restait plus que deux.

Pour les encourager, je partageais avec eux des pensées spirituelles tirées de passages bibliques – des pensées porteuses de réconfort et d’espoir. Nous passions un peu de temps à partager nos expériences ou nos requêtes de prière. Parfois, je leur décrivais la vie aux Philippines, en particulier la vie ici à AIIAS – ciel bleu, temps chaud, campus verdoyant, averses de pluie, parc pour les enfants, etc. J’espérais ainsi donner vie à l’image qu’ils avaient d’AIIAS.

« Ça semble tellement invraisemblable ! » m’a répondu l’un de mes collègues étudiants. Sa réponse m’a confrontée à la réalité : comparée à ce qu’ils vivaient, ma description semblait tellement en dehors de la réalité ! Pour moi – une personne pragmatique, repérant facilement ce qui manque, disséquant et décortiquant les situations – l’espérance peut s’évanouir en un instant. Au milieu du chaos dans lequel mes étudiants étaient plongés, serais-je capable, moi, de distinguer le bon Berger ? Au milieu des attaques aériennes, des coupures d’électricité continues et du manque de chauffage, verrais-je encore le bon Berger – celui qui nous protège et pourvoit à nos besoins ? Est-ce que mon espérance tiendrait le coup ?

L’espérance, c’est un choix. C’est ce que j’ai appris récemment. Lorsqu’on se retrouve face à des géants, on peut choisir de rester ou d’abandonner l’espérance à laquelle on prétend s’accrocher. L’espérance grandit dans les endroits les plus improbables. Elle insuffle la vie à ceux qui sont fatigués et ont le cœur brisé. L’espérance, c’est le rameau d’olivier dans le bec de la colombe après l’apocalypse. Elle prend vie quand on arrive au bout de soi-même et qu’on remet sa vie entre les mains d’un Être bien plus grand que soi.

L’espérance qu’on a en Jésus-Christ est sûre, vraie, éternelle, personnelle et disponible pour tous ceux qui sont disposés à la choisir. Notre espérance vient de Dieu. Ses promesses sont éternelles, car il ne change jamais.

Ainsi, face à des circonstances décourageantes, je prie Dieu de m’accorder une espérance « invraisemblable ».


Beersheba Maywald-Jacob poursuit un doctorat en études interculturelles et en missiologie à l’Institut international adventiste des études avancées, à Cavite, aux Philippines. Elle est l’épouse d’Andrew et mère d’un nouveau-né.