Par Marti Schneider | Revue Connectées, numéro 2 2022
« Je serai de retour dimanche soir, Marti, ce n’est pas si mal, n’est-ce pas ? » Don me suppliait avec ses yeux et sa voix. « Si c’est le cas, peut-être… », pleurai-je. « Mais tu repars lundi soir. Tu pars toujours et tu me laisses seule ». C’est devenu une situation habituelle pendant une partie de ma vie où je me sentais seule et déprimée la plupart du temps. J’avais désespérément besoin que quelqu’un me dise comment gérer mes sentiments négatifs sur « être abandonnée ». J’ai prié Dieu pour qu’il m’aide vraiment à surmonter cette situation, et non seulement cela s’est produit, mais cela a aussi changé mes sentiments. Dans un sens, Dieu a accompli un miracle dans ma vie, dans ma personnalité et dans mon esprit. Si vous souffrez de solitude en raison d’expériences similaires, peut-être que certaines des solutions que j’ai découvertes peuvent fonctionner pour vous.
Dans nos premières années d’expérience pastorale, « A.E. » (Avant les Enfants), Don fut pasteur dans plusieurs districts composés de plusieurs églises. Pendant toutes ces années, je n’ai pas exercé ma profession. Au lieu de cela, j’ai choisi de voyager avec lui. Ensemble, nous avons participé à des réunions d’évangélisation, des visites à domicile, des études bibliques, des réunions de prière, des collectes, du travail communautaire pour l’église, des funérailles, des excursions de jeunes, etc. J’ai pleinement apprécié partager les expériences ministérielles avec Don. Inutile de dire que j’étais reconnaissante pour ces quelques jours passés à la maison.
Quand notre premier enfant avait un an, Don a accepté un appel pour travailler dans une Fédération en tant que responsable des Départements de la Jeunesse, de l’Éducation, de la Communication et plus tard, on lui a ajouté ministères personnels. À cette époque, il supervisait la construction d’un camp pour les jeunes, littéralement à partir des fondations, ce qui lui impliquait des journées de travail du lever du soleil à minuit.
C’est à cette époque que naquit notre deuxième enfant, qui me prenait huit heures par jour, plus une ou deux heures la nuit. Au printemps et cet été-là, Don a construit le camp, participé à des investitures, assisté à des réunions du conseil d’administration de l’école pour recruter des enseignants, dirigé des camps de jeunes et assisté à des réunions des départements de jeunes et de mineurs. Il a également voyagé avec un groupe de jeunes chanteurs pendant un mois cet automne. Et puis, avec le Département des Ministères Personnels, il a commencé à aller à chaque église de la Fédération pour la Collecte.
En un mot, je me suis sentie abandonnée par mon mari. Je me demandais constamment : « Comment cela a-t-il pu m’arriver, à moi, la femme qui faisait toujours des choses avec son mari ? » Je m’apitoyais sur mon sort jusqu’à m’étouffer. Je vivais dans un état d’épuisement et avais l’impression que le monde m’avait abandonné.
Un jour, quand Don a reçu un appel dont je savais qu’il aurait besoin de voyager longtemps, sans nous, j’ai dit au Seigneur : « Je suis prête à l’accepter, mais tu dois m’aider à ne pas m’en vouloir », et Dieu m’a aidé. Il a fait un miracle dans ma vie.
Il y a plusieurs choses que j’ai faites qui se sont avérées positives pour m’aider à faire face à la vie à ce stade. Les voici :
• Aussi souvent que possible, toute la famille accompagnait Don à ses sermons du sabbat, camps de jeunesse et réunions de camp.
• J’ai trouvé une amie qui m’a beaucoup soutenue et qui avait des enfants d’âge proche des miens.
• Quand Don revenait à la maison, il partageait ses expériences avec moi. J’ai réalisé combien j’étais bienheureuse d’avoir épousé un homme qui aime parler.
En y repensant, il y a certaines choses que j’aurais faites différemment : J’aurais apprécié ma maison, en me permettant de réaliser des projets spéciaux et amusants et j’aurais planifié plus d’excursions amusantes avec ma famille.
Après cela, Don est devenu un directeur de département de l’Union. Il planifiait des réunions à ce niveau et devait prendre l’avion pour ses engagements le weekend en tant qu’orateur invité, et il voyageait aussi pour assister aux réunions des Fédérations locales et de la Conférence générale. Les enfants et moi voyagions avec Don quand nous roulions en voiture, s’il le faisait en avion, c’était financièrement impossible. Je suis donc devenue active dans mon église et j’ai participé à la distribution de la littérature, à la collecte et aux réunions d’évangélisation. D’autres femmes et moi avons grandi spirituellement quand nous avons commencé une amitié pour prier et étudier la Bible. J’ai également dirigé une école biblique de vacances, une école de cuisine et j’étais disponible pour jouer de l’orgue à l’église le cas échéant.
Don a encore changé de responsabilités et a accepté un poste au niveau de la Fédération. À ce moment-là, mes deux enfants allaient déjà à l’école et Don devait souvent partir pour de longues périodes. À partir de ce moment-là, j’ai trouvé un emploi à temps partiel. Les enfants et moi entretenions une relation étroite avec notre église, nous allions aux activités des Éclaireurs et de l’école. Même si Don devait partir par saisons, il pouvait prendre du temps pour la famille. Chaque année, il prévoyait de campements avec un voyage en canoë et des voyages de ski d’une journée ou d’une semaine, selon l’endroit où nous vivions. De cette façon, je ne me suis pas sentie privée d’un mari, ni les enfants d’un père.
Les autres activités que les enfants et moi avons menées étaient :
• Aller à la bibliothèque
• Aller au centre commercial
• Inviter des amis à passer la nuit à la maison.
• Faire du vélo, de l’équitation ou de la randonnée pour explorer quelque part dans la nature ou un lieu d’importance historique.
• Acheter le livre que nous attendions de lire. • Choisir un aliment que nous aimons et le préparer.
• Donner une touche spéciale à la maison. Cueillir des fleurs.
• Prévoir un repas spécial pour le retour de mon mari.
Une suggestion pour les époux
Alors que les enfants peuvent exiger et recevoir votre attention immédiate quand vous rentrez à la maison, n’oubliez pas de garder un peu d’énergie pour votre femme. Quand les enfants sont au lit, vous pouvez peut-être partager les détails de votre travail avec elle, bien sûr, en mettant de côté ceux de nature confidentielle. Commencez par partager vos sentiments,
vos pensées, vos idées, vos déceptions et vos rêves. Partager les nuances, les couleurs et les émotions l’aideront à s’intéresser activement à votre travail. Parlez pendant que vous faites les tâches ménagères ensemble, planifiez des activités qui génèrent des attentes partagées.
Une suggestion pour les épouses
Vous pouvez encourager votre mari à partager en prenant le temps de lui apporter une attention ininterrompue, en l’écoutant activement et en lui posant des questions réfléchies. Approchez-vous des pensées et des sentiments de votre mari sans les juger.
En termes personnels
Soyez maîtresse de vous-même. Ne comptez pas sur votre mari pour vous fournir tous les intérêts de votre vie.
Étudiez, lisez, cultivez un jardin.
Pensez souvent à votre mari quand il est loin. Priez Dieu pendant la journée pour le remercier pour le privilège de partager votre travail et participez autant que possible au travail de votre mari, tout en développant vos propres intérêts.
Trouvez quelqu’un que vous pouvez servir par téléphone, visites, prières, cartes ou lettres.
Gardez à l’esprit que les ministres ne sont pas les seuls à passer de longues heures et des jours loin de chez eux. En effet, de nombreux métiers et professions exigent que les gens soient hors de chez eux (médecins, vendeurs, camionneurs, etc.).
Ainsi, par la grâce de Dieu et en me développant comme la personne que Dieu voulait que je sois, j’ai commencé à profiter de la vie et en même temps, à apprécier profondément les moments passés avec mon mari.