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Par Claudia Valderrama | Revue Connectées, numéro 2 2022

Pendant un certain temps, j’ai souffert d’une maladie dont souffrent peut-être aujourd’hui de nombreuses personnes dans le monde, de leur propre gré ou peut-être sous la pression de la société qui les entoure.

J’avais pour habitude d’observer les autres, d’évaluer ensuite la manière dont je pouvais être comme eux et faire le nécessaire voire l’impossible, pourquoi pas, pour atteindre ou dépasser les succès que ces personnes avaient obtenus dans différentes sphères de leur vie. Indépendamment du fait qu’elles faisaient partie de mon cercle d’amis, de parents, et même d’inconnus, un regard ou peut-être un bref échange de mots, m’a révélé mon incapacité de pouvoir être égale à ces personnes et/ou meilleur qu’elles, ou peut-être rester avec mon orgueil blessé, consciente que je ne deviendrais jamais comme elles. C’était vraiment mon combat quotidien, le combat contre le monde qui m’entoure et contre moi-même, m’exigeant et voulant être ce que je n’étais pas. J’étais influencée, mais avec des résultats qui ne construisaient pas ma vie.

Enfin, et après avoir suivi plusieurs cours d’estime de soi, j’ai compris que je suis moi et que je ne peux être personne d’autre. La bataille de l’identité contre moi-même était perdue, car maintenant, je gagnerais la guerre, non pas avec les armes des autres, mais avec les miennes. J’ai réaffirmé le concept que Dieu a créé chaque personne d’une manière exagérément spéciale, et que devant lui, nous sommes cette toile sur laquelle il a façonné avec imagination et art, la personne significative que nous sommes aujourd’hui. En me souvenant alors de ces épisodes de ma vie où j’aspirais à être comme les autres, j’analyse le monde d’aujourd’hui et mes pensées dérivent vers la quantité d’outils, d’instruments et d’inventions que notre société a imposés pour que beaucoup de gens laissent de côté l’authenticité de leur propre vie pour imiter ou ressembler à celle des autres. La technologie, Internet et les médias en général nous ont lancés dans ce tunnel dont le bout vous amène à être, à penser et à faire ce que je fais, ou vice-versa. D’où le terme « influencer », qui, bien qu’il n’apparaisse pas encore dans le dictionnaire de l’Académie française, fait référence à la capacité d’une personne à influencer les autres, non seulement sur les réseaux sociaux, mais en général. Aujourd’hui, beaucoup de soi-disant « influencers » volent des identités et imposent celles qui, à leur avis, sont vraiment acceptées par la société.

Une personne influente peut faire de sa vie un exemple à suivre pour les autres, pour le meilleur ou pour le pire. Cependant, chaque être humain a été créé par Dieu avec une fin, un but qui découle de la bonté et de la volonté d’un Père miséricordieux. L’apôtre Paul le mentionne bien lorsqu’il déclare que « … nous sommes son ouvrage, nous avons été créés en Christ-Jésus
pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions. » (Éphésiens 2.10). Tout comme un père se réjouit des bonnes actions d’un fils, Dieu se réjouit que sa création se réfère à de bonnes œuvres, marche en elles, et alors notre influence envers les autres est pour le bien et non pour le mal, pour le bénéfice et non pour le préjudice, pour le salut et non pour la perdition.

Quelque chose dont je n’ai aucun doute, c’est que l’influence en tant que telle, ce pouvoir qu’une personne ou une chose a de déterminer ou de vouloir changer la façon dont les autres agissent et pensent, peut entrer dans nos vies pour le meilleur ou pour le pire. Le monde en tant que tel est influent. Nous pouvons être influencés par lui, ou influencer les autres pour le bien.

Un jour au ciel, ce grand chérubin protecteur, celui qui était parfait dans toutes ses voies, voulut avoir une mauvaise influence sur les autres anges : il désirait les retourner contre Dieu et mériter leur adoration. Jézabel, cette mauvaise femme, a également influencé le peuple d’Israël à adorer Baal, et même Sodome qui a eu une mauvaise influence sur Lot et sa famille. Nous avons toujours eu de mauvaises influences. Des gens, des lieux ou des situations si influents que, sans aucun doute, ont marqué la vie de beaucoup.

Mais on retrouve aussi la bonne performance de personnages comme Deborah, qui en tant que juge et prophétesse d’Israël, a inculqué le leadership ; le même qui les a aidés à vaincre leurs oppresseurs, laissant la peur derrière eux et regardant vers l’avant où Dieu avait préparé la victoire. Aaron, avec son éloquence, a influencé pour que, avec son aide, Moïse se présente devant Pharaon pour plaider la cause de son peuple et lui donner la possibilité de retrouver la liberté qu’il avait perdue il y a de nombreuses années. Et qu’en est-il de Josué, qui a guidé les Israélites pour entrer dans la terre promise, et dont l’optimisme, le courage et la crainte du Seigneur ont permis à beaucoup, par son exemple, de persister dans leur dessein ?

En tant que femme, mère, amie et épouse de pasteur – ce dernier titre étant une forme de pression – j’ai compris que je pouvais devenir le pont pour que beaucoup de ceux qui sont encore de l’autre côté de la route, traversent et rencontrent Jésus-Christ. Pour remplir cet objectif, il est nécessaire d’être une influencer ; j’ose même dire que je le suis, même si je n’ai peut-être pas une page avec des millions de followers qui donnent un like tous les jours. Il est nécessaire — et c’est mon idéal de tous les jours — que mon exemple de parole, de conduite, de pensée, de foi et de pureté, impacte tellement la vie de ceux qui m’entourent, croyants et non-croyants, si bien qu’à la fin de chaque processus, le Christ soit glorifié pour ce qu’il a fait pour moi et pour ce qu’il peut faire pour les autres. Maintenant, je ne cherche à avoir l’identité de personne, j’ai la mienne et je m’en sers pour que finalement, en m’observant ou en m’écoutant, chaque personne redirige son regard vers Jésus.

Vous et moi pouvons être influentes ou influencées. Agissons de manière à ce que ceux qui nous entourent puissent bénéficier de nos connaissances, de notre spiritualité et de nos autres talents. Influencée ou influenceuse. C’est à vous de décider. Mais n’oubliez pas qu’au-dessus de toutes nos actions, paroles et autres, Dieu nous jugera.


Claudia Valderrama est épouse de pasteur et travaille dans l’Union Colombienne du Sud, Fédération des plaines de l’Est. Elle a un diplôme en éducation de base, a travaillé comme enseignante dans des institutions adventistes, mais maintenant, elle se consacre à l’éducation de ses deux enfants et à écrire.