Par Peter N. Landless et Zeno L. Charles-Marcel | Adventist Review
Chez moi, l’hiver est la jungle des infections respiratoires. Est-ce le froid qui nous donne le rhume ? Que pouvons-nous faire à part déménager dans un climat chaud ?
Les températures fraîches ne provoquent pas de rhume, mais elles peuvent inhiber la capacité de notre corps à lutter contre les virus et faciliter la survie des virus sur les mains et les surfaces. Les températures et les niveaux d’humidité plus bas en hiver favorisent la survie et le transport des aérosols et des gouttelettes chargés de virus générés par les personnes infectées. De nombreux virus survivent plus longtemps lorsque l’humidité relative est inférieure à environ 40 %, tandis que l’air plus sec peut endommager certaines cellules qui tapissent les voies respiratoires, laissant des microfissures dans notre barrière protectrice, que les virus peuvent exploiter.
De plus, les journées plus courtes de l’hiver (moins de soleil) réduisent notre production potentielle de vitamine D et affaiblissent nos défenses immunitaires. Le fait de se réfugier à l’intérieur pour se réchauffer à proximité de personnes potentiellement déjà infectées augmente encore le risque d’infection. Cependant, ce n’est que l’été dernier que des chercheurs ont mis en évidence les mécanismes biologiques impliqués dans la situation du « rhume d’hiver ».
Les cellules du nez sont dotées de protéines capteurs qui détectent les virus. Lorsque ces protéines sont activées par des virus, elles signalent à la cellule de libérer un essaim de minuscules bulles de mucus appelées vésicules extracellulaires (VE). Les virus se fixent sur les VE par l’intermédiaire de leurs récepteurs au lieu de se fixer sur les cellules de la muqueuse nasale elles-mêmes. Les VE servent de leurres ! En outre, les VE neutralisent chimiquement les envahisseurs viraux fixés et déclenchent une cascade d’autres réponses antivirales. Les virus piégés par les vésicules et ceux désactivés par les réponses immunitaires dans la couche de mucus de la cavité nasale forment une sécrétion nasale visqueuse – ou « morve » – que nous éliminons ensuite.
Voici donc la nouvelle découverte : l’exposition au froid (dans le nez) diminue à la fois la quantité totale d’EV et leur attrait pour les virus envahisseurs. Cela laisse un plus grand nombre de « virus libres » disponibles pour s’attacher directement aux cellules de la muqueuse nasale et provoquer une infection respiratoire.
Notre conseil ? Garder le nez (les voies nasales) au chaud ! Cela peut se faire à l’aide d’une cagoule qui s’étend largement sur le visage, d’une écharpe qui recouvre lâchement le nez et la bouche, ou d’un masque qui couvre le nez et la bouche. Dans tous les cas, la chaleur de l’air humide expiré aide à maintenir une température et une humidité bénéfiques à l’inhalation nasale. En outre, le port d’un foulard ou d’un masque confère un certain degré de protection physique. Les mamans et les grands-mères ne s’y sont donc pas trompées lorsqu’elles nous ont dit d’utiliser une écharpe autour du cou, de la bouche et du nez lorsqu’il fait froid dehors. Et malgré les objections, le masque est un outil utile. C’est beaucoup plus facile que de déménager dans un climat plus chaud !
- mains propres
- à l’écart des gens s’ils sont malades
- à l’écart des personnes malades et des foules
- surfaces propres
- éloigner les mains des yeux, du nez et de la bouche
- couvrir le nez et la bouche en cas de toux ou d’éternuement à l’extérieur par temps froid
Peter N. Landless, cardiologue nucléaire certifié, est directeur des ministères adventistes de la santé à la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, interniste certifié, est directeur associé des ministères adventistes de la santé à la Conférence générale.