Par Ruth GAL
La souffrance est le lot de l’humanité, thème le plus traité de tous les sujets. Conséquence inévitable du péché (« L’homme est né pour souffrir ! » Job 5 : 7), pas un seul de ses aspects qui ne soit analysé, décortiqué, mis à l’ordre du jour. Mais sommes-nous seuls à connaître la souffrance, ne la partageant qu’avec nos frères humains ? Ne faut-il pas que notre Père céleste en fasse l’expérience avant nous, pour nous comprendre et nous aider ?
Son Amour est le socle de Sa relation avec nous, et attend le nôtre en retour. À la déclaration de Jésus (Jean 3 : 16) répond l’exigence divine (Matthieu 22 : 36-38). Or les qualités qui exigent un tel Amour ne sont pas celles générées par notre instinct. Il est le plus puissant des dons divins, étant même la condition sine qua non d’accession au salut (1 Corinthiens 13). De ce fait, il n’est pas « distribué », même lorsque la demande est insistante. Antithèse du Mal, l’amour est en tête des objectifs sataniques auxquels nous devons pouvoir faire face. C’est en réponse au ressenti d’un vide, d’un manque, et de son profond besoin que Dieu nous l’accordera tout au long de notre parcours.
Mais connaissons-nous vraiment notre divin Père ? Ses attributs (perfection absolue, puissance et qualités infinies) nous rassurent autant qu’ils nous en séparent : qu’avons-nous de « concret » en commun, permettant — ou facilitant — un possible et réel échange amoureux, reliant le divin à l’humain ? La réalité filiale, qui permet à l’homme de bénéficier de l’Amour divin :
« Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3 : 16)
Dès avant la création, Dieu connaissait l’énormité du prix à payer pour le privilège offert à chaque créature : la liberté du choix. Il savait qu’à cet effet Lucifer serait à l’origine d’une tragédie, indescriptible par sa puissance, son étendue, sa durée. Qu’Il devrait tout mettre en œuvre pour sauver l’homme, son Fils, son « bras droit », devant en faire les frais au prix d’une divinité momentanément abandonnée. Au risque même de la perdre… Terrible drame en perspective pour le Créateur et son entourage céleste !
La facture en est inimaginable : le Christ va devoir quitter son statut divin, le changer pour celui d’être humain, résister à toute tentation satanique, et payer de sa vie et de son sang la dette des péchés de chaque individu aspirant au salut ! Le besoin de vengeance de Lucifer-Satan contre le Créateur le pousse à vouloir infliger à Celui qui l’a chassé la totale destruction de Ses Œuvres ! Face à cette trahison, Dieu qui se déclare — dans un débordement d’amour — « jaloux, possessif », pourrait-Il se montrer indifférent, faire preuve de froideur ?
Comment ne pas être bouleversé en découvrant, dans l’Ancien Testament, l’Éternel se justifiant, presque implorant le retour du pécheur, lui promettant son indulgence, son pardon :
« Le rebelle a suivi le chemin de son cœur ! J’ai vu ses voies, et Je le guérirai, Je lui servirai de guide, et Je le consolerai, lui et ceux qui pleurent avec lui ».
« Je suis avec l’homme contrit et humilié, afin de ranimer les esprits… les cœurs… quand devant moi tombent en défaillance les esprits, les âmes que j’ai faites » (Esaïe 57 : 15-19)
Les écrits des prophètes reposent sur les incessants appels divins auprès de son peuple et auprès de tous les pécheurs ! Il est « affligé en son cœur » par la corruption humaine (Genèse 6 : 6). Créés à Son image, nous pouvons comprendre et partager des réactions semblables, même y répondre de cœur à cœur. En effet :
— C’est de Lui que nous tenons la capacité de ressentir nos sentiments positifs, engendrés par l’Esprit saint.
— C’est en réalisant combien nous Le décevons, Le blessons, L’attristons qu’il devient possible de nous rapprocher du Père céleste, dans la repentance provoquée par son incommensurable Amour. L’apôtre Paul veut nous en rendre conscients, nous recommandant de « ne pas attrister le Saint-Esprit de Dieu » (Eph. 4 : 30).
— Par conséquent, nous nous reconnaissons en Lui à travers ce partage de ressentis qui agit comme un lien filial, abolissant toute séparation. C’est un véritable dialogue, entre la requête pleinement confiante, formulée envers Celui qui, seul, est le Maître d’œuvre, et Son écoute attentive, précédant ce qui sera sa réponse adéquate.
En qualité « d’enfants et héritiers de Dieu », nous devons nous joindre à notre famille spirituelle céleste dont nous partageons — à notre niveau — les sentiments. Nous qui sommes :
« … cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui » (Romains 8 : 17)
La souffrance, la mort subsisteront aussi longtemps que durera notre planète. Mais ceux qui s’appuient sur Dieu voient leur existence transformée, heureuse en dépit des épreuves. Dès ici-bas, Jésus notre Sauveur nous invite à goûter ce bonheur :
« Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger » (Matthieu 11 : 28, 29)
« … par la puissance du Saint-Esprit… accordé à ceux qui Le lui demandent… “le Dieu de l’Espérance (nous) remplira de toute joie et de toute paix dans la Foi !” (Luc 11 : 13 ; Romains 15 : 13)
Ruth Gal