Christianne Bosdedore
3 novembre 1941–9 avril 2023
Christianne était comme Marie, la mère de Jésus : humble et effacée, mais active et efficace au service du Seigneur.
Elle participa aux Conférences « Bible en main », introduites en France par le Pasteur Charles Winandy en 1964 : d’abord à Paris, puis à Dunkerque, et enfin à l’Île Maurice.
Elle fut monitrice de l’École du sabbat des enfants, qui était sa passion, à Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Agen et Tonneins en France ; et à Eau-Coulée à l’Île Maurice. Lorsque nous arrivâmes à Berne, Suisse, elle proposa ses services, qui furent refusés du fait qu’elle ne parlait pas le Bärntütsch, la langue locale de la région de Berne. Ce fut pour elle une véritable frustration.
À Dunkerque, elle participa aux sorties missionnaires de porte-à-porte avec les sœurs de l’église.
Le ministère le plus inattendu qu’elle ait accompli, elle qui n’était pas du tout forte en mathématiques, fut celui de trésorière. Elle le fut d’abord à Saint-Denis de la Réunion, sous la direction du trésorier de la Mission de la Réunion, Frère Marc Arlanda, qui la félicita à de nombreuses reprises pour l’exactitude et la qualité de son travail, malgré de très petites erreurs ne portant que sur quelques CFA, la monnaie utilisée à la Réunion à l’époque. Après le départ en retraite de Frère Arlanda, je fus nommé trésorier intérimaire de la Mission de la Réunion jusqu’à notre départ pour les Seychelles, ce qui me donna l’occasion de vérifier de mes yeux l’exactitude du travail de Christianne, et aussi de la féliciter. Plus tard, elle fut trésorière à Mayotte.
Son rêve avait toujours été, depuis sa plus tendre enfance, d’être institutrice missionnaire. Son rêve se réalisa deux fois : aux Seychelles et à Abidjan, Côte d’Ivoire, chaque fois pendant deux ans.
Deux fois, elle collabora à la radio : avec moi aux Seychelles, et avec le Pasteur Michel Lalu et son épouse Mireille à Lyon.
À Mayotte, la petite église d’une quinzaine de membres avait quadruplé en très peu de temps à cause de l’arrivée massive de réfugiés du Rwanda, dénués de tout. Christianne joua un rôle important pour que l’église puisse leur fournir de la nourriture, des vêtements et des objets de toilette, avec l’aide généreuse de la Fédération de la Réunion.
Enfin, à l’Ile Maurice, où nous prîmes notre retraite, elle contribua, en association avec moi, à l’élaboration d’un ministère entièrement nouveau en faveur des familles qui ont perdu un enfant. En effet, nous avions perdu en 1997 notre troisième fils, Nicolas, ce qui fut pour nous la plus terrible épreuve de notre vie. Ceci nous amena à aider de nombreuses familles qui étaient dans la même situation que nous. Ce ministère repose sur le principe qu’on ne peut comprendre et aider efficacement une famille que si l’on est passé par la même expérience. Nous eûmes ainsi l’occasion d’aider six familles de l’Île Maurice, dans l’Église et en dehors. C’est l’héritage qu’elle a laissé derrière elle et que je laisse aussi dans l’espoir que d’autres reprendront le flambeau.
Christianne était en pleine santé lorsque la maladie la frappa au cours de la deuxième moitié de 2022. Malgré huit mois de terribles souffrances, elle ne se plaignit jamais. Elle savait qu’elle allait mourir et l’acceptait courageusement. Elle s’éteignit paisiblement le 9 avril 2023, âgée de 81 ans. Il ne lui manquait que quelques mois pour atteindre ses 60 ans de mariage. Jusqu’au bout, elle garda les yeux sur son Sauveur.
« Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur… car leurs œuvres les suivent » (Apocalypse 14.13).
Son mari, Claude Bosdedore